Un mois après son éclatante et historique victoire face au camp républicain de John McCain, le président élu Barack Obama termine de dessiner les contours de sa future administration. Cette « Dream Team » comme on l'appelle outre-Atlantique, qui devra donner raison aux 53% d' Américains qui le 4 novembre dernier, ont porté leurs voix sur celui qui est désormais ancien sénateur de l'Illinois. Pour son casting présidentiel, Obama est allé massivement « recruter » dans le clan Clinton, en commençant par une clintonienne de la première heure : Hillary herself, meilleure amie de Bill et meilleure ennemie de Barack himself. Et il faut bien dire qu'après sa déroute dans la course à l'investiture et toutes les paroles amères jetées envers son ancien rival, désormais « Boss » comme il se qualifie lui-même en privé, Hillary Clinton a reçu un beau lot de consolation, en se voyant confier la charge de Secrétaire d'Etat, pour succéder à la charismatique Condie Rice. A défaut d'être devenue la première femme présidente des Etats-Unis d'Amérique, Hillary Clinton devient tout de même avec cette nomination, la première ex-First Lady à occuper un poste à hautes responsabilités dans une administration d'Etat américaine. Néanmoins, la tâche s'annonce musclée pour elle, car sans vouloir entrer dans le détail, l'héritage diplomatique que laissera George W.Bush à Barack Obama le 20 janvier prochain, ne sera pas des plus faciles à porter...

Difficile transition

Comment sortir du bourbier irakien, dialoguer ou non avec l'Iran, quelles relations entretenir avec la Chine, la Russie et Israël, comment redorer l'étoile des Etats-Unis dans le monde, voilà les principales problématiques auxquelles sera très rapidement confrontée l'administration démocrate du président Obama. Néanmoins, on peut s'interroger sur la viabilité du couple Obama-Clinton, qui ne ressemble nullement un mariage d'amour. En effet, d'une part les deux démocrates ne sont pas tout à fait sur la même longueur d'onde sur tous les dossiers chauds, et d'autre part on se souvient que durant les primaires démocrates, Hillary Clinton n'était pas moins méprisée dans le camp Obama en étant régulièrement présentée comme le « monstre ». Un surnom qui avait d'ailleurs coûté sa place à Samantha Power, conseillère de campagne du président élu. Ironie du sort, cette même Samantha Power fait aujourd'hui partie, de l'équipe chargée de préparer l'arrivée d'Hillary Clinton aux affaires étrangères.

Neutraliser l'adversaire

En nommant Hillary Clinton à la tête de la diplomatie américaine, Barack Obama offre une belle tribune à l'ex-First Lady, mais il anticipe déjà le futur en parallèle pour essayer de neutraliser toute ambition présidentielle de sa nouvelle associée. Reste maintenant à savoir si Hillary Clinton lui restera loyale tout au long de son mandat, mais également si à l'horizon 2011 lorsqu'elle sera âgée de 64 printemps, elle se sentira encore prête pour de nouveau se lancer dans la course à l'investiture pour la présidence de la première puissance mondiale, qui alors ne le sera peut-être plus. Au final, dans ce jeu de chaises musicales, le vrai gagnant n'est pas forcément celui que l'on croit être. Car comme Hillary laisse son siège de sénatrice de New York vacant, il semblerait selon les derniers échos de la presse américaine, que son séducteur de mari soit en bonne posture pour le récupérer, et plus si affinités.

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