Et bien voilà, nous y sommes, sans grande surprise l’affiche du second tour de l’élection présidentielle Ségo-Sarko, que l’on nous annonçait à coups de démentis depuis plus d’un an maintenant, est pourtant bien celle à laquelle nous avons eu droit en ce dimanche 22 avril 2007. Pas de 21 avril bis donc, les électeurs ont voté « utile » dès le premier tour, les deux finalistes émergent avec des scores solides avec un large 31,5% du côté de l’UMP et 25% pour le camp socialiste ; des scores bien plus solides qu’ils ne le furent en 2002 où l’on avait assisté à un éparpillement des voix, au profit des « petits candidats », qui eux mêmes étaient à l’origine du naufrage socialiste. Deux finalistes appartenant aux deux principales formations politiques françaises, ce sera contrairement à 2002, la possibilité pour les français de faire un « choix », programme contre programme, idées contre idées. Par ailleurs, pour dresser un bref bilan arythmétique, on s’aperçoit que l’UMP, le PS et l’UDF rafflent à eux seuls 75 % de l’électorat de ce premier dimanche présidentiel, ce qui met à mal les partis Tout juste 2% pour le Parti Communiste de Marie-George Buffet, Arlette Laguiller et Dominique Voynet sont quant à elles créditées toutes les deux de 1,5 des suffrages. Mais ce qu’on remarquera surtout, c’est bien la défaite cinglante de Jean-Marie Le Pen (10,5%), lui qui créa la surprise un certain 21 avril 2002. Au delà de ce revers pour le FN qui enregistre son plus mauvais score depuis 1974, il semble plus largement que c’est la fin d’une ère pour le parti tout entier, en 2012 son chef de file aura 84 ans et toute logique, il ne sollicitera plus les suffrages une sixième fois. Lors de son allocution post résulats, le candidat FN, sortant par la petite porte, aura eu cette petite phrase : « j'ai commis une erreur d'appréciation », peut-être le combat de trop ?

Bayrou arbitre

L’enjeu principal du second tour sera principalement de savoir que deviendra le vote centriste pour François Bayrou qui a raté son pari mais qui achève tout de même son marathon présidentiel avec un score honorable de 19% et triple ainsi son score de 2002. Le vote centriste devrait plutôt se déplacer vers la droite, en espérant qu’il n’aura pas trop à souffrir du vote anti-Sarkozy. En coulisses ou en plateau, les appels à voter à gauche ou à droite ont commencé, les marchandages électroraux se préparent, UMP et PS sont fins prêts à faire les yeux doux aux électeurs de François Bayrou, avant le grand débat télévisé du 2 mai prochain. Un débat télévisé, où les Français qui n’auraient pas encore remarqué le manque de charisme évident de Ségolène Royal, pourront s'en rendre compte lorsqu'elle sera confronté à son pire ennemi. Très franchement, comme une Ségolène Royal qui ne parvient même pas à faire l'unanimité dans son propre camp pourra t-elle s'imposer dans un meeting européen voire négocier avec Poutine ou Bush dans un G8 ? En outre, au Parti Socialiste, on considère que la victoire passe par un rassemblement des communistes et des révolutionnaires pour donner avec eux dans le Tout Sauf Sarkozy, attention à ce que l'effet boomerang ne frappe pas toute la joyeuse troupe d'éléphants royale...au moment où Nicolas Sarkozy va encore rassembler, la candidate socialiste va s'aventurer dans des marchandages, avec l'UDF de Bayrou, avec qui elle réfutait une quelconque alliance il y'a encore une semaine sur propositions de Rocard et Kouchner.

Résultats avant l’heure

La lutte Ségo-Sarko est engagée, qui succédera à Jacques Chirac dans maintenant moins de deux semaines ? Réponse le 6 mai vers 20h, à moins que les médias étrangers ne s’en mêlent. En effet, l’hypocrisie de la loi électorale qui interdit la publication des résultats avant 20 heures aura joliment été détournée par les médias internet étrangers : suisses, belges, polonais ou anglais, l’affiche du second tour en France était déjà largement connue vers 18 heures déjà, tant les écarts étaient importants entre les candidats.