Alors que nous venons de célébrer le 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, une chaîne de télévision privée britannique diffusait hier soir à une heure de grande écoute, un documentaire qui vous coupe le souffle à prime abord. Ce reportage programmé par Sky Real Lives, présentait la dernière journée et les ultimes minutes de la vie de Craig Ewert, un Américain de 59 ans atteint d'une maladie incurable et dégénérante, qui a choisi en 2006 de se rendre dans une clinique zurichoise pour mettre fin à son cauchemar.

Voyeurisme à tout prix

Nous connaissions déjà le goût démesuré du Royaume d'Angleterre pour les scandales et ses affaires de voyeurisme, qui sont relayés chaque semaine dans les journaux tabloids, mais cette fois-ci force est de se s'alarmer en se demandant si les médias ne sont véritablement pas allés trop loin. Comment peut-on atteindre et tolérer un tel degré d' « émotion réalité », et surtout jusqu'où iront les chaînes de télévision pour faire grimper leurs audiences à tout prix, et ceci même au risque de commettre les pires dérives ? Alors certes le malade et son épouse ont donné leur accord pour que ce suicide assisté soit filmé, mais ce reportage n'aurait pas du être diffusé à la télévision car la mort n'est pas un spectacle, la mort n'est pas un divertissement ! Qui peut-être subjugué par de telles images ? Sans doute une importante partie du lectorat de la presse people, pardon, de la presse poubelle, qui fait encore et toujours ses beaux jours. Car ce qu'il convient également de penser dans une telle affaire, c'est que si le public n'était pas suffisamment nombreux et friand de ce genre d'émissions, les télévisions ne les diffuseraient tout simplement pas. Quoi qu'en en pense, quoi qu'on en dise, que l'on cautionne ou non la diffusion de reportages de cette nature, il faut bien admettre que ce type de programme télévisuel, n'est rien d'autre que le reflet malsain d'une société malsaine et égarée, plus que jamais en quête perpétuelle de sensationnel.