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mardi 2 juin 2009

AF 447 RIO-CDG : Quand la tragédie laisse déjà place au sensationnel



Il y'a encore deux jours si l'on vous demandait que vous évoquent les termes France et Brésil pris ensemble, vous auriez très probablement répondu France 98, Coupe du Monde ou encore 3-0, en somme des bons souvenirs et des émotions fortes et intenses comme seul le sport sait parfois nous en procurer. Hier 1er juin, en ce lundi de Pentecôte, Français et Brésiliens ont été envahis par une même et unique émotion mais l'ambiance n'était ni à la samba ni à la rumba que ce soit à Paris ou à Rio. Alors que la France entière apprenait à la mi-journée la disparition d'un Airbus A330 de la compagnie Air France, à quelques 8.500 kilomètres de là, sur la rive ouest de l'Océan Atlantique Sud, c'est également tout un peuple qui s'est réveillé dans la douleur et dans le deuil. Des deux côtés de l'Atlantique, que ce soit à Roissy Charles de Gaulle ou à l'aéroport de Rio de Janeiro, pour éviter que les familles des présumées victimes soient assaillies par des journalistes trop virulents, les autorités locales des deux pays ont préféré à juste raison isoler les familles des victimes présumées, dans des zones qui se trouvent en retrait des foules aéroportuaires, afin de les placer à l'abri des caméras de télévision et des flashs crépitants.

Voyeurisme malsain

Mais une fois de plus, les médias français ont fait preuve d'un manque de pudeur intolérable dans la couverture médiatique de cette catastrophe aérienne : toujours plus de bruits de couloirs, toujours plus de sensationnel, toujours plus de voyeurisme. Certes, une des missions du journaliste est d'emmener son public au plus près de l'information pour lui exposer au mieux la vérité, certes il n'est pas toujours facile pour un présentateur de meubler le temps d'antenne en direct lorsqu'on ne dispose que de très peu d'informations concrètes sur les raisons qui ont pu engendrer la catastrophe, en l'occurrence la perte de l'avion ; mais ces facteurs ne doivent en aucun cas constituer des raisons valables pour franchir les frontières du domaine de l'intime ou encore celles de l'immense choc émotionnel que peut provoquer la perte soudaine d'une mère, d'un fiancé ou d'un ami, de surcroît lorsqu'on ne sait pas encore où se trouvent les corps des présumées victimes.

Information Émotion

A ce propos, tout au long de la journée d'hier alors que les familles des victimes présumées affluaient au compte-comptes vers les terminaux des aéroports de Paris et de Rio de Janeiro, plusieurs journalistes de chaines de télévision françaises d'information en continu qui se trouvaient en plateau, n'ont pas hésité à poser des questions totalement absurdes et déplacées à leurs leurs envoyés spéciaux. Celles-ci portaient notamment sur l'ambiance qui régnait à l'intérieur des dits aéroports, sur l'état dans lequel les familles et les proches se trouvaient, sur ce qu'ils faisaient... Aujourd'hui encore en fin d'après d'après-midi, une journaliste de la rédaction de LCI a posté un bref article intitulé « Vol AF447 - "Dis-moi que t'es bien rentrée stp..." », dans lequel elle relate une phrase qu'une amie d'une victime du vol Air France, a publie hier sur le réseau social Facebook. Qui cela regarde, qui cela intéresse, laissons les familles et les proches des victimes en paix dans ces instants si pénibles et douloureux à traverser. D'ailleurs ce n'est pas un hasard si cet après-midi, Air France a rappelé à l'ordre les médias en les priant de respecter le deuil des familles, haro contre la dictature de l'information émotion !

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jeudi 21 mai 2009

Et si vous deveniez ami avec le Pape Benoît XVI ... sur Facebook ?



À la seule lecture du titre de ce billet, je devine déjà la mine étonnée que laisse transparaître votre visage. Ce fait divers peut à première vue sembler surprenant et pourtant il ne s'agit pas d'un « poisson de mai ». Mais alors que vient donc faire le Pape Benoît XVI sur Facebook ? Cela répond sans grand doute à une vaste opération de communication chapeautée par le Vatican, et dont le but final serait de réconcilier le souverain pontife avec les jeunes suite aux propos controversés qu'il a tenu cette année sur la pertinence de l'usage du préservatif. Mais au delà de la polémique sur le préservatif, il faut voir dans cette opération de communication du Vatican, la volonté de conférer à Benoit XVI, une image un peu plus moderne dont celle qu'il jouit dans l'esprit des fidèles de l'Église Catholique et surtout d'établir un contact direct avec les croyants. Car contrairement à son prédécesseur Jean-Paul II, Joseph Ratzinger n'a pas réellement réussi à instaurer un véritable climat de proximité avec les croyants depuis qu'il a été élu en avril 2005. Espérons donc que cette arrivée sur le net, lui permette de gagner une image d'un Pape qui vit avec son temps, un Pape du XXIème siècle... Pour plus d'informations, connectez-vous sur : Pope 2 You

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mercredi 4 mars 2009

Et si Facebook nous rendait vraiment bêtes ?



Facebook vous connaissez ? 4 consonnes et 3 voyelles qui ont révolutionné les habitudes de consommation des plus jeunes d’entre nous au cours des dernières années. Cela doit forcément vous dire quelque chose, à moins bien sûr que vous ayez passé vos cinq dernières années dans un champ de coton en Patagonie. Aujourd'hui, lorsqu'on vous demande si vous avez un profil Facebook et que vous faites les grands yeux, c'est probablement que vous n'êtes pas encore entré de plain-pied dans le XXIème siècle. Mais si c'est votre cas, pas de panique. En bref et en guise de cours de rattrapage, retenez seulement que Facebook c’est un réseau social de 150 millions utilisateurs répartis sur les cinq continents. Et si vous êtes vraiment fan de statistiques, sachez aussi que le « Facebookien moyen » a 120 amis, qu’environ 850 millions de photos sont partagées chaque mois sur le réseau et enfin last but not least, mais seulement pour les connaisseurs cette fois-ci, 15 millions d’utilisateurs comme vous peut-être, changent leur fameux statut Facebook au moins une fois par jour.

Génération moutons

Mais au delà du succès fulgurant de ce réseau social qui a conquis la planète entière en à peine quelques années, les premières interrogations à propos de son utilisation tombent. A l’Université d’Oxford en Grande-Bretagne, Susan Greenfield, Professeur de Pharmacologie s’est intéressée à la question. Et son verdict est sans appel. Elle s’étonne avant tout de la « facilité avec laquelle certains jeunes perdent leur propre identité pour appartenir à la communauté Facebook ». On suit le troupeau, c'est l'effet de masse qui l'emporte sur l'individuel. Pour le Pr. Greenfield, une partie du succès de Facebook se justifie par le fait qu' « on se sent parfois écouté, reconnaissable et valorisé par les autres ». Néanmoins, elle craint que certains Facebook addicts, puissent « perdre leurs repères en oubliant où se trouve la frontière entre le virtuel et le réel ».

Net réalité

Mises à part ces études scientifiques, le cas Facebook doit nous permettre de soulever une seule et véritable question. En considérant Facebook comme une sorte de drogue, certains utilisateurs n'oublient-ils pas tout simplement de penser ? Bien souvent lorsqu’on interroge les Facebook(ienne)s sur ce qui les pousse réellement à rester connecté(e)s des heures entières sur ce réseau social, le fait de faire passer le temps est une des principales motivations. Dès lors, Facebook ne serait-il donc pas devenu une simple évolution du concept de télé réalité, adaptée au net ? Le voyeurisme est passé à son paroxysme : tout le monde sait ce que les autres font, avec qui, à quel endroit et pourquoi… 14:02, j'apprends qu'entre Alexandre et Mélanie c'est fini ... 15:13, Emilie informe ses amis qu'elle a une nouvelle coupe de cheveux ... 16:22 : Charlotte est partie courir ... 17:37, scoop de dernière minute : Sophie bronze dans son jardin et mange une glace, hautement passionnant me direz-vous.

Le paradoxe Facebook

Alors certes ces quelques exemples sont peut-être un peu caricaturaux, mais la réalité est vraiment très proche, les gens adorent raconter leur vie sur la place publique toile ! Sauf que sur Facebook, les gens se rencontrent par écrans interposés. Et le concept est un paradoxe en lui-même, car d'un côté il vous rapproche de vos connaissances qui habitent à l'autre bout du monde, et de l'autre il vous éloigne de votre entourage le plus proche. Le décor est préfabriqué et un grand nombre de ses utilisateurs cliquent passivement et inlassablement, sur les mêmes boutons comme des moutons à longueur de journée. Et pour vous, si Facebook disparaissait demain, que seraient les rapports humains ?

P.S. Malheureusement, la petite histoire ne nous dit pas si le Pr. Greenfield travaille déjà sur un traitement de désintoxication Facebook, alors un bon conseil Facebookez avec modération !

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