Au Sens Large : blog actualité politique française et internationale

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mercredi 26 août 2009

Chronique d'une immersion estivale dans la Pologne de Kaczynski


On a souvent beau dire que les Français ne sont pas aimés à l’étranger pour leur côté parfois arrogant, mais on oublie peut-être de dire qu'ils peuvent être aussi appréciés pour leur côté accueillant. Hier soir je suis revenu d’un séjour de 6 semaines pleines en Pologne, que j’ai passé entre Varsovie et Cracovie, et il se trouve que j’avais emporté dans mes bagages un très bon livre de Romain Gubert (journaliste économique au Point) qui s'appelle « L’arrogance française » qui m'a incité à rédiger ce billet pour apporter mes impressions sur la Pologne d'aujourd'hui. Malgré un séjour globalement positif, le retour sur la ligne 3 du métro parisien a été rude ce matin, l'ambiance tranchante. Moins de 24 heures auparavant, je me trouvais encore dans la Pologne de Kaczynski, qui voilà il y'a à peine 4 mois, fêtait le 5ème anniversaire de son entrée dans l'Union européenne. Dans la mentalité polonaise d'aujourd’hui, près de vingt ans après la chute du communisme, on sent encore largement les vestiges de l'ancien régime, dont les protagonistes d'hier occupent encore des postes clés aujourd'hui. Les esprits demeurent encore très conservateurs et l'ouverture d'esprit laisse encore à désirer, surtout chez les seniors polonais, ceux qui ont connu la Seconde Guerre mondiale, ceux qui ont vu de leurs propres yeux la Chute du Mur de Berlin. Mais il faut toutefois dire que cette tendance est en train de s'estomper chez les plus jeunes générations, et en premier lieu la génération Erasmus polonaise qui a grandit dans une Pologne imprégnée des valeurs d'Europe de l'Ouest.

La Pologne, un pays à 2 visages

Malgré le fait qu'elle reste en cette période de crise un des seuls pays de l'Union européenne à garder un brin de croissance, la Pologne n'en demeure pas moins un pays à 2 visages sur le plan économique, dans la mesure où on y constate une quasi-absence de classe moyenne. Et cela se traduit par de très importantes disparités dans les salaires : d'un côté, on retrouve la population qui perçoit de faibles revenus et de l'autre on retrouve la classe supérieure polonaise qui se taille la part du lion. Car côté chiffres, il faut savoir qu'en Pologne le salaire minimal s'élève à environ 300 euros, alors que le salaire moyen avoisine les 800 euros. Il y'a aussi une chose qui frappe lorsqu'on est Pologne, c'est le duel qui se produit entre les commerces et marchés traditionnels avec les immenses centres commerciaux flambants neufs détenus en grande part par des investisseurs étrangers. Des centres commerciaux qui sont généralement ouverts tous les jours de 9h00 à 22h00, même le dimanche. De plus, on ne vous refusera jamais l'entrée dans une grande surface dix minutes avant la fermeture, comme cela peut parfois arriver en France. Et quand on sait que la Pologne est le pays le plus catholique de l'Union européenne, on observe ici un vrai paradoxe par rapport à la question du travail dominical, qui a encore tant fait débat cet été en France. En Pologne, où les syndicats sont beaucoup moins influents qu'en France, la question ne se pose pas puisque sur le plan économique, le système est assez américanisé et c'est donc la notion profit avant tout qui prend le dessus.

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mercredi 18 février 2009

L’effondrement du Zloty menace sérieusement l’économie polonaise



Alerte générale en Pologne, où le cours du Zloty face à l’Euro n’a encore jamais été aussi faible depuis 2004. Preuve de ce constat alarmant, en vous rendant dans un bureau de change lambda de la capitale polonaise en août 2008, vous obteniez en moyenne seulement 3,20 zlotys pour 1 euro. Cette semaine, en revenant chez ces mêmes cambistes de Varsovie, on repartait avec une enveloppe bien plus lourde : plus de 4,80 zlotys pour un euro. En effet, au cours des sept derniers mois, le Zloty a connu une baisse vertigineuse de pas moins de 50% de sa valeur !

Très chers crédits

Résultat des courses, à la mi-février, la monnaie polonaise s’échangeait à environ 4,90 zlotys pour un euro ; aujourd’hui certains analystes redoutent déjà le scénario où le seuil de 5 zlotys pour un euro sera très prochainement atteint. Pour sa part, le Premier ministre polonais, Donald Tusk, s’est voulu plus rassurant comme pour calmer le jeu, en assurant que « le Zloty a approché le taux maximum de sa dépréciation » et que le gouvernement allait intervenir sur le marché des changes. Dans les faits, la situation est bien plus préoccupante qu’on peut le croire dans la mesure où de nombreux Polonais ont souscrit des crédits en euros et surtout en francs suisses. Ainsi lorsqu’on parcourt les forums internet des journaux quotidiens polonais, on peut lire ce type de commentaires de la part des lecteurs : « Dans une semaine, j’avais prévu de partir au ski en Autriche, maintenant je n’ai même pas les moyens d’aller en Slovaquie ! » En l'espace de quelques mois, les gens se sont retrouvés à rembourser des mensualités de crédit immobilier majorées de la contrepartie d’un petit salaire mensuel, vive les crédits immobiliers à taux variable !

L'Euro tourne le dos à Varsovie

Autre enjeu majeur de cette chute du Zloty face à l’Euro, c’est la remise en question de l’adhésion de la Pologne à la zone Euro. Car, au fur et à mesure que le Zloty s’est déprécié, ce sont les chances de la Pologne d’adopter l’Euro dans un avenir proche, qui ont été hypothéquées. En effet, le Zloty dispose manifestement d’une stabilité bien trop faible pour espérer pouvoir intégrer rapidement le club Euro. Il y’a encore quelques mois, quand on évoquait la possibilité de voir la Pologne intégrer la zone Euro, on parlait de 2011 pour les plus optimistes, 2012 pour les autres. Mais aujourd’hui les priorités ont changé et le seul et unique mot d’ordre que le gouvernement a adopté, c’est bel et bien de sauver le Zloty. Alors que l'an dernier déjà, toute expatriation des Polonais destinée à s’enrichir rapidement, devenait de moins en moins viable, cette situation ne réjouit que de certains Polonais qui travaillent dans les autres pays de l’Union européenne, et qui ont gagné soudainement un pouvoir d’achat inespéré dans leur pays natal.

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mardi 8 juillet 2008

A Varsovie, le ton monte sur le bouclier antimissiles américain



A Varsovie, le ton monte entre le Président Lech Kaczynski et le Premier ministre Donald Tusk. Le premier est sceptique sur le Traité de Lisbonne et favorable au bouclier anti-missiles américain, alors que le second, titulaire du pouvoir exécutif, affiche des positions contraires. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a exigé ce vendredi de la part des américains de nouvelles garanties en matière de sécurité, dans le cadre de leur projet d’installation de bouclier anti-missiles qu’ils veulent installer en Pologne et en République Tchèque. "Nous n’avons pas l’intention d’accélérer ni de freiner les négociations, nous sommes disposés à coopérer mais nous attendons une réponse de la part des américains" a déclaré Donald Tusk au cours d’une conférence de presse. "Nous pouvons donner notre accord à tout moment, demain, dans une semaine, dans un mois, à condition d’obtenir des garanties réelles pour notre sécurité." Ces déclarations ont eu lieu au lendemain d’un entretien téléphonique de Donald Tusk avec le vice-Président américain, Dick Cheney, et au terrme d’annonces contradictoires sur l’état d’avancement des négociations, suite à la dernière vague de négociations qui s’est déroulée en début de semaine à Washington. A l’horizon 2011-2013, les Etats-Unis ont pour projet d’installer des éléments de boucliers anti-missiles dans ces deux pays européens, pour protéger leur territoire contre d’éventuelles attaques de pays comme l’Iran. On parle de dix missiles intercepteurs qui pourraient être logés près de Slupsk (nord de la Pologne) mais également d’une station radar qui verrait le jour en République Tchèque. De son côté, la République Tchèque a déjà signé un accord avec les Etats-Unis en avril dernier, lors du dernier sommet de l’OTAN qui s’est tenu à Bucarest.

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jeudi 2 août 2007

La Pologne : une chance ou un poids pour l'Union ?



Ex-pays du bloc communiste, membre de l’Union européenne depuis mai 2004, la Pologne est un État fort de 38 millions d’habitants. Les deux têtes de l’exécutif sont incarnées par les frères jumeaux Kaczynski, Lech et Jaroslaw, respectivement président de la République et Premier ministre. La politique menée actuellement par la Pologne suscite controverses et inquiétudes, en Pologne comme en Europe.

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jeudi 28 juin 2007

Angela Merkel, la marâtre de l'Europe



Ce photomontage aura fait le tour de la presse européenne, Angela Merkel donnant le sein aux jumeaux Kaczynski, Lech et Jaroslaw, respectivement président et Premier ministre polonais. Face aux négociations houleuses du dernier conseil européen qui s'est tenu à Bruxelles les 21 et 22 juin derniers, l'hebdomadaire polonais indépendant Wprost, édité à Poznan, a semble t-il voulu exposer au grand jour les antagonismes germano-polonais si clairement apparus lors du dernier sommet de l'Union européenne dirigé par Angela Merkel.
Les journalistes polonais se voulaient seulement satiriques en désignant Angela Merkel comme "La marâtre de l'Europe". Reprochant au président polonais Lech Kaczynski d'avoir capitulé sur le système de votes à Bruxelles, malgré son forcing pour étudier son idée de calcul basé sur la racine carrée du nombre d'habitants, la presse polonaise est également longuement revenue sur ses déclarations, pendant et après le sommet.
Ce dernier dans l'espoir d'obtenir plus d'influence dans les votes européens est même allé jusqu'à employer un argument de négociation, considéré comme politiquement incorrect en 2007 : "Si la Pologne n'avait pas eu à endurer les années 1939-1945, elle aurait aujourd'hui une démographie lui donnant 66 millions d'habitants et les parts de votes correspondantes". Propos jugés totalement absurdes et déplacés par les principaux dirigeants européens.
Juste après le sommet de Bruxelles, invité par la radio polonaise, le Premier ministre polonais et frère jumeau du président, Jaroslaw Kaczynski n'a pas manqué de comparer l'Allemagne d'aujourd'hui dirigée par Angela Merkel à l'Allemagne des années 30 qui avait mis au pouvoir Adolf Hitler.
Comble de l'histoire, l'un des contributeurs du dossier satirique publié par l'hebdomadaire polonais Wprost, Mariusz Muszynski, n'est autre que le responsable des relations germano-polonaises à Varsovie, au ministère des affaires étrangères. Ce qui en dit long sur la qualité des relations actuelles entre ces deux membres de l'Union européenne, et par ailleurs ennemis quasi-permanents dans l'Histoire de notre continent.

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mercredi 4 avril 2007

Quand le poisson d'avril se mèle de l'avortement en Pologne


Le principal journal quotidien polonais "Gazeta" n'a pas manqué son 1er avril cette année, en effet dans un pays où le parti conservateur LPR (Ligue des Familles Polonaises), dirigé par Roman Giertych, présent dans l'actuelle coalition de droite, lutte contre toute forme d'avortement légal, "Gazeta" vient de pousser le bouchon assez loin en se servant des idées extrémistes dans cette matière.
En Pologne, chaque citoyen possède un numéro de sécurité sociale appelé PESEL, composé de 11 chiffres, parmi lesquels les 6 premiers indiquent intégralement la date de naissance; le journal avait annoncé le 1er Avril qu'un groupe de députés polonais liés à une station de radio "Radio Maryja" contrôlée par le clergé et les milieux ultra-conservateurs, aurait été sur le point de déposer un projet de loi visant à modifier les modalités d'attribution de ce numéro. La manoeuvre anti-avortement consisterait désormais à antidater ce numéro PESEL de 9 mois par rapport à la date d'accouchement en l'attribuant à l'enfant dès de la date conception présumée.
Ainsi une personne née à la maternité le 1er janvier aurait pris naissance sur le plan administratif le 1er avril de l'année précédente. Le but de cette manoeuvre ? Du point de vue juridique, devant l'impossibilité de modifier la constitution polonaise faute de majorité suffisante, essayer tout de même de délégaliser de facto l'avortement et de considérer comme un meurtre tout avortement effectué après la conception de l'enfant.
Toutefois, une question reste en suspend : l'enfant devra t-il fêter son anniversaire le jour où sa période de conception légale a commencé ou bien à la date où il a vu le jour ? L'auteur du canular suggère même que fêter son anniversaire étant plutôt une coutume ringarde, les Polonais devrait fêter davantage leur jour de fête correspondant au prénom de chacun.
Dans le contexte politique actuel, le poisson d'avril a très bien réussi et de centaines de personnes se sont exprimées avec inquiétude sur le site web du journal à propos de ces nouveaux projets de la droite ultra-conservatrice au pouvoir en Pologne.

Après le dernier référendum sur l'avortement au Portugal qui a permis de le légaliser dans ce pays si profondément croyant et oppposé farouchement à l'IVG, la Pologne semble rester le dernier bastion puissant de la lutte contre l'avortement au sein de l'Union européenne. L'énorme influence et l'omniprésence du clergé dans les institutions politiques et sociales de ce pays n'est certainement pas étrangère à cette réalité.

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samedi 8 juillet 2006

Le hold-up des frères jumeaux Kaczynski sur le pouvoir en Pologne



Après la démission du Premier ministre polonais, Kazimierz Marcinkiewicz, le président polonais Lech Kaczynski va certainement le remplacer par son frère jumeau, Jaroslaw Kaczynski, dirigeant du principal parti conservateur au pouvoir PiS (Droit et Justice). Le conseil politique du parti vient d'entériner sa candidature unique pour remplacer le premier ministre sortant. Kazimierz Marcinkiewicz assez apprécié par l'opinion publique en Pologne, devrait se retrouver avec un petit lot de consolation car son parti le nommera très probablement pour remplacer le nouveau premier ministre à la mairie de Varsovie pour diriger la capitale de la Pologne.
Le fait que le pouvoir exécutif dans un grand pays démocratique soit totalement monopolisé par deux frères et à fortiori parfaits jumeaux, constitue tout de même un événement politique très insolite et totalement inhabituel sur la scène européenne mais l'opposition polonaise très affaiblie, aura du mal à lutter contre cette concentration du pouvoir au sein du même clan. Etant donné la bonne conjoncture de l'économie polonaise, les difficulutés économiques ne sont pas prêtes de compliquer la vie au nouveau pouvoir. Seules les dissensions plus que probables au sein de sa majorité très hétéroclite, composée d'un parti paysan populiste et d'une faction conservatrice et nationaliste, seront peut être de nature à redonner l'espoir à l'opposition démocratique et libérale.

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