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mercredi 3 juin 2009

Lettre ouverte à Stéphane Charbonnier alias Charb, suite à la caricature de l'accident du vol AF 447, parue dans Charlie Hebdo



Monsieur Charbonnier ou Charb si vous me le permettez,


voilà à peine quelques jours que votre mentor Philippe Val a jeté les amarres, que votre publication refait déjà parler d'elle. C'est bien connu quand on prend la place du chef, on cherche à s'affirmer et marquer au plus vite son territoire. Bien avant votre récente arrivée dans le fauteuil du grand manitou de la rédaction de Charlie Hebdo, votre goût démesuré de la provocation était déjà bien connu de l'opinion publique française.

La Une de votre hebdomadaire daté de ce jour, où figure une caricature mettant en scène un avion de la compagnie Air France, qui pique dans l’Océan et qui est légendée « 228 disparus … 228 abstentions de plus aux européennes ! », est purement et simplement scandaleuse. Je crois même que votre désormais illustre compère, Philippe Val, n'aurait pas atteint un tel degré d'indécence vis à vis du public.

En tant que directeur de la publication à Charlie Hebdo, comment avez-vous pu commettre un aussi grave dérapage ? La liberté d’expression est très certainement une des plus grandes richesses dont jouit notre nation, mais encore faut-il savoir la manier avec un minimum de rigueur et de déontologie.

Hélas, il est affligeant de constater qu'on ne vous ait jamais véritablement inculqué un minimum vital de déontologie dans vos jeunes années. Monsieur Charbonnier, si un membre de votre famille ou l’un de vos proches amis se trouvaient à bord de l'Airbus A330 d'Air France vol qui effectuait lundi dernier la liaison Rio de Janeiro – Paris Charles de Gaulle, auriez-vous agi de la même façon ? La légèreté et la désinvolture profondes qui caractérisent cette Une, vont à l'encontre des principes fondamentaux du respect de la dignité humaine.

D’autre part, vous annoncez 228 abstentionnistes de plus aux élections européennes qui se tiendront ce dimanche. Mais est-il peut-être utile de vous rappeler Monsieur Charbonnier, que les Brésiliens, les Américains, les Chinois, les Suisses ou encore les Libanais qui font partie des victimes du vol 447 d’Air France, n'auraient de toute façon pas eu vocation à prendre part dans cette consultation électorale, puisque celle-ci est exclusivement limitée aux 27 États membres de l’Union européenne ?

Honte à vous Monsieur Charbonnier, si vous espériez relancer les ventes de votre sinistre titre de presse en exploitant la détresse des gens, alors vous faites très clairement fausse route !

Bien confraternellement,

Philippe Gortych


Note personnelle : Par respect pour les disparus et les familles des victimes de la catastrophe du vol Air France 447 du lundi 1er juin 2009, je ne publierai pas la Une de Charlie Hebdo n°885 daté du 3 juin 2009 sur ce blog. Et pour celles et ceux que cela intéresserait éventuellement, ils trouveront sans aucun doute l'image de cette Une, sur des sites Internet qui font du sensationnel leur fonds de commerce.


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samedi 11 avril 2009

20 ANS renaît de ses cendres, mais pour combien de temps ?



Lancé en 1961 puis retiré des kiosques fin 2006 en raison d’une conjoncture publicitaire délicate, le magazine féminin 20 ANS a aujourd'hui fait son retour sur les étalages des marchands de journaux, signe qu'à première vue la presse magazine française peut encore compter sur de beaux jours. A la une de ce numéro de relance, des titres assez classiques pour un magazine féminin : Psycho : questions de filles, réponses de mecs – 30 astuces pour devenir canon ou encore l’éternelle et incontournable question que la plupart des femmes se sont posées au moins une fois dans leur vie : comment passer de l’amitié à l’amour ? Jusque là rien de bien original, mais en tournant la couverture glacée, il faut tout de même parcourir deux doubles pages de publicité pour arriver au sommaire et à un éditorial télégraphique d’une dizaine de lignes tout juste, signé Claire Crépon.

Rédactrice en chef à 19 ans

Ce nom ne vous dit rien ? C’est plutôt normal car la rédactrice en chef de cette nouvelle édition du magazine 20 ANS, qui apparaît étonnamment jeune sur la photo, n’est autre qu’une stagiaire et étudiante en communication âgée de tout juste … 19 ans ! On monte vite en grade au magazine 20 ANS ! Mieux encore, il semblerait que la grande majorité des rédactrices ont entre 18 et 20 ans, et selon un article paru sur le site internet de 20 Minutes, elles seraient payées à coups de lance-pierre : cinq euros pour un article d’une page, quinze euros pour un trois pages, jugez plutôt… Ajoutez à cela une rédaction fantôme qui ne dispose pas de locaux et qui se réunit seulement sur MSN Messenger, et on se demande vraiment quelles sont les chances de survie d’une telle structure ? Pour couronner le tout, lorsqu’on parcourt l’ours (1) de ce 20 ANS façon 2009, on a la surprise de retrouver des e-mails anonymes sur Orange ou Gmail et même le numéro de portable de la rédactrice en chef en personne, chapeau il fallait le faire ! Mais si jamais vous souhaitiez contacter la rédactrice en chef, ce n’est plus à Claire Crépon qu’il faudra s’adresser, car quelques jours avant la parution du magazine, elle a été remerciée. Explication de Frédéric Truskolaski, directeur de la publication : « on a estimé qu’elle était un peu jeune », vive le journalisme !


(1) En langage journalistique, c'est le terme qu'on emploie pour parler du texte publié dans chaque numéro d'une publication et où figurent les noms de contributeurs ainsi que les mentions légales.

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lundi 2 mars 2009

Le Journal du Dimanche va prendre une journée d'avance



Samedi prochain, lorsque vous ferez escale chez votre marchand de journaux, vous verrez sans doute disposées sur les présentoirs les éditions du jour du Figaro, du Monde, d’Aujourd’hui en France, de l’EQUIPE, ainsi que celle du Journal du Dimanche (JDD). Oui oui vous avez bien lu JDD. En effet, après avoir soufflé ses 60 bougies l’an dernier et s’être offert un joli « lifting » de maquette pour l’occasion, le Journal du Dimanche s’apprête à vivre une petite révolution samedi 7 mars prochain, avec le lancement d’une édition du samedi qui sera baptisée Journal du Dimanche première édition.

Journal du Week-end

Pour Christian de Villeneuve, directeur de la rédaction du Journal du Dimanche, la mise en kiosques d’une première édition du Journal du Dimanche le samedi, correspond avant tout à l’idée d’ « aller vers le lecteur ». Car c’est bien connu, le dimanche matin on a souvent d’autres priorités que d’aller courir chez son marchand de journaux à la première heure. Ainsi avec une édition du samedi qui sera distribuée dès midi et qui restera en vente tout au long du week-end, le Journal du Dimanche première édition, sera une sorte de Journal du Week-end qui aura pour objectif de toucher un lectorat plus large que celui qui est déjà capté par l'actuel JDD. Et pour les lecteurs habituels de l’édition dominicale, pas d’inquiétude, le JDD continuera bien évidemment à leur fournir une information aussi fraîche que leurs croissants du dimanche matin.

Un bol d'air frais

Reste maintenant à savoir si l’édition du samedi du JDD risque à court ou long terme, de faire de l’ombre aux autres titres de presse distribués le même jour. A priori, les risques de concurrence directe paraissent assez limités. Car bien souvent, les lecteurs de quotidiens généralistes comme Le Monde, Aujourd’hui en France et de titres régionaux tels que Ouest France ou La Voix du Nord, sont très attachés à leur journal et ne voudront peut-être pas bousculer leurs habitudes de lecture. Et dans la mesure où le JDD du samedi sera seulement accompagné du magazine Version Femina, cette hypothèse semble encore plus probable dans le cas du Figaro qui est le seul quotidien à proposer chaque samedi une édition accompagnée de plusieurs suppléments (Le Figaro Magazine, Madame Figaro…). Ainsi, s'il veut espérer glaner des lecteurs à ses concurrents directs, le JDD du samedi devra nécessairement présenter l'actualité sous un nouvel angle, et trouver de nouvelles recettes pour mettre en scène l'information.

Quoi qu'il advienne, ce lancement représente une bonne nouvelle pour la presse écrite quotidienne française, de surcroit dans une période où l'édition de journaux quotidiens traverse une très lourde crise. Fidèles du Journal du Dimanche ou futurs lecteurs du JDD première heure, rendez-vous donc chez votre marchand de journaux samedi prochain en région parisienne et dans les grandes villes de France. Pour les autres, il faudra patienter pour voir si la sauce du dimanche prendra dès le samedi, avant d’envisager une distribution aux quatre coins de l’Hexagone.

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lundi 3 novembre 2008

Les enjeux de la fin du monopole de L'EQUIPE dans les kiosques


Pour ce premier lundi du mois de novembre, au lendemain des triomphes éblouissants de Jo Wilfried Tsonga à Paris Bercy, Sébastien Loeb au Japon et Lewis Hamilton au Brésil, on a assisté à une petite révolution dans les kiosques de France et de Navarre. En effet, ce n'est pas un mais deux nouveaux quotidiens sportifs qui ont débarqué sur les présentoirs des marchands de journaux aux quatre coins de l'hexagone. Alors que L'EQUIPE jouissait d'une position de monopole depuis 1988, c'est désormais une course à trois qui s'annonce pour les prochains mois ou années à venir. Premier de ces deux nouveaux concurrents : Le 10 Sport, quotidien sportif d'information à dominante footballistique édité par Next Radio et RMC, il est vendu 0,50 euro et s'affiche avec "La passion du sport au quotidien" comme slogan. A côté, on retrouve Aujourd'hui Sport, qui se veut être la réplique du groupe de presse Amaury (éditeur de L'EQUIPE) au lancement du 10 Sport, sorte de quotidien sportif lowcost. Vendu au même prix que son concurrent, Aujourd'hui Sport se veut être un journal sportif plus généraliste, malgré un slogan qui prend des allures footballistiques : "Entrez sur le terrain".

Une concurrence relative

En tant que bon pressovore (excusez ce néologisme !), je n'ai donc pas hésité à courir au kiosque pour me munir de ces trois quotidiens, histoire de les mettre au banc d'essai. Et très rapidement, je me suis que du haut de ses 63 années d'édition, L'EQUIPE ne devrait pas se voir menacée. En parcourant les premiers feuillets du 10 Sport, la première impression que l'on a, c'est de tenir un tabloïd entre les mains : des titres à crever le papier, des photos démesurément grandes et des codes de couleurs franchement agressifs qui ne contribuent pas à donner une apparence soignée et crédible à la maquette. Du côté d'Aujourd'hui Sport, on est tenté de dire que c'est quasiment le même combat. Et pour cause, les illustrations ne sont pas plus petites, les titres tout aussi sensationnels et les couleurs pas moins "flashies". En ce jour de lancement, les premières questions qui se posent sont se savoir quelle part des lecteurs de L'EQUIPE ira chez la concurrence mais aussi combien de lecteurs de L'EQUIPE seraient éventuellement prêts à continuer à acheter L'EQUIPE et en plus un de ces nouveaux quotidiens pour les férus de sport ?

Une qualité lowcost

Il existe également une autre façon de voir les choses, c'est celle qui consiste à se dire que le pari de vendre ces nouveaux quotidiens à seulement 50 centimes n'est pas forcément le plus pertinent, car les lecteurs fidèles de L'EQUIPE, habitués aux analyses et commentaires pointus du quotidien le plus lu de France, ne verront pas d'inconvénient à débourser chaque jour 30 centimes d'euro de plus, pour avoir un produit de qualité. Autre facteur qui pourrait nuire à la prétendue attractivité de quotidiens sportifs vendus à 50 centimes, c'est la menace de la création éventuelle d'un quotidien sportif gratuit par un groupe de presse comme celui de Vincent Bolloré par exemple. Direct Matin et Direct Soir ont déjà trouvé leur place dans le paysage de la presse quotidienne gratuite, alors pourquoi ne pas imaginer un Direct Sport ? Le scénario n'est en tout cas pas à exclure, car le pari a déjà été tenté sur une formule hebdomadaire avec le magazine Sport free attitude, lancé en 2003 et distribué aujourd'hui dans 11 villes de France. En tout état de cause, si la presse française gratuite s'attaquait au créneau des quotidiens sportifs, Aujourd'hui Sport et Le 10 Sport risqueraient de se retrouver très rapidement sur le banc de touche.

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