
Situé au coeur du musée de la Cité interdite de Pékin, le salon de café Starbucks qui s’était installé en l’an 2000 sur l'ancienne demeure des empereurs Ming et Qing (XIVe-XXe siècles) a fermé ses portes cette semaine.
Depuis son ouverture, la présence de ce Starbucks n'a cessé de créer controverses et polémiques, dans ce lieu hautement symbolique de la civilisation chinoise, qui a accueilli en 2006 9 millions de visiteurs dont 1,5 millions d’étrangers.
Mais tout s’est véritablement intensifié en janvier 2007, lorsque le présentateur vedette de la chaine de télévision CCTV, Rui Chenggang, est monté au créneau sur son blog et a vivement invité le champion mondial du "café branché" a quitter la Cité interdite ; au motif que Starbucks « sapait la solennité de la Cité interdite et la culture chinoise » . Un écho auquel 500.000 internautes ont apporté leur soutien, et qui a fait grand bruit dans la presse chinoise.
Résister à la censure chinoise
En 2005, pour tenter de se faire discrète, la direction de Starbucks Chine avait décidé de ne laisser apparaître aucun signe ostentatoire de sa marque sur la façade du magasin.
Récemment, la direction du musée avait encore proposé à Starbucks de continuer à opérer tout en proposant d'autres marques de café, une proposition à laquelle le géant américain aura fait la sourde oreille.
Implanté en Chine depuis 1999, ce géant de Seattle fondé en 1971 qui constitue aujourd'hui la plus grande chaîne multinationale de cafés, compte aujourd’hui 250 enseignes sur le territoire chinois, désormais 249 depuis vendredi.
En 2004 déjà , la foudre chinoise s’était abattue sur une autre multinationale américaine : Nike. L’équipementier sportif américain s’était alors heurté à la censure de Pékin, pour une affiche publicitaire, où l’on voyait un basketteur chaussé de baskets Nike prendre l’ascendant sur un maître de kung-fu et son dragon. Ce qui en dit long sur l’autorité et le contrôle du pouvoir central chinois.
À un an de l'ouverture des XXVIème Jeux Olympiques d'été qui se tiendront précisément à Pékin, il n'est pas sûr que cette mesure soit bonne pour l'image de Starbucks en Chine, alors qu'à New-York ou à Tokyo, on trouve un Starbucks à chaque coin de rue. Sans parler des grandes capitales européennes comme Paris ou Londres, où les enseignes Starbucks poussent comme des champignons.
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